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Saturday, July 4, 2020

Une étoile géante portée disparue (et autres nouvelles du ciel) - Libération

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L’étoile bleue évaporée

Avant, elle était là. Maintenant, elle n’est plus là. Mais où est passée l’étoile bleue ? Une équipe d’astronomes a constaté la disparition d’une hypergéante bleue en voulant l’observer avec le Très grand télescope chilien, en 2019. L’étoile était connue, référencée. Située dans la galaxie naine de Kinman, à 75 millions d’années-lumière de la Terre, c’était l’une des rares étoiles à pouvoir être distinguée individuellement par sa signature lumineuse, et donc suivie d’année en année. Sa particularité était d’être une variable lumineuse bleue : elle était vieille, massive, brillait des millions de fois plus fort que le Soleil et subissait parfois de brusques variations de luminosité.

La galaxie naine de Kinman vue par Hubble en 2011.

La galaxie naine de Kinman vue par Hubble en 2011. (Photo NASA, ESA/Hubble, J. Andrews)

L’étoile a été étudiée par de nombreux astronomes entre 2001 et 2011, rapporte l’Observatoire européen austral. Mais quand des chercheurs irlandais, chiliens et américains ont voulu la retrouver en 2019 pour étudier la fin de vie des étoiles massives, ils ne l’ont tout simplement pas retrouvée. «A notre grande surprise, l’étoile avait disparu !» raconte à l’ESO Andrew Allan, auteur principal de l’étude publiée dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society. Elle n’a pas pu simplement mourir quand on avait le dos tourné : une étoile de cette masse devrait normalement s’éteindre en supernova, une explosion qui laisse derrière elle un grand nuage de gaz. Or, on n’a détecté aucune trace de supernova dans la galaxie.

Vue d'artiste d'une hypergéante bleue, comme l'étoile qui a disparu dans la galaxie naine de Kinman.

Vue d’artiste d’une hypergéante bleue, comme l’étoile qui a disparu dans la galaxie naine de Kinman. Image ESO/L. Calçada

Deux pistes sont donc envisagées : soit la géante bleue a subitement perdu de sa luminosité et se retrouve cachée par un nuage obscur de poussière (comme c’est arrivé à l’étoile Bételgeuse récemment), soit elle est vraiment morte, mais elle s’est effondrée directement en trou noir sans passer par la case supernova. «Si cette hypothèse se trouvait confirmée, il s’agirait de la toute première détection directe d’une telle étoile géante achevant ainsi son existence», note Andrew Allan. Il va falloir continuer l’enquête.

Vide-grenier chez les mineurs d’astéroïdes

Une fraiseuse verticale est partie pour 43 000 dollars. Une chambre à vide thermique, idéale pour recréer un environnement spatial, pour 9 100 dollars. Une station au sol pour communiquer avec les satellites. Des antennes ultra-hautes fréquences. Une caméra infrarouge. Des bobines de fil électrique multicolores. Une borne d’arcade avec le vieux jeu Asteroids. Une table de pique-nique et son parasol. Et puis des armoires, des ordinateurs, des mugs en forme de loups-garous… Tout devait disparaître. Planetary Resources a définitivement – et littéralement, cette fois – mis la clé sous la porte cette semaine, en vendant aux enchères tout son matériel, du plus technique au plus trivial.

Sélection des articles vendus aux enchères par Planetary Ressources. Capture d’écran

Créée en 2012, cette start-up américaine rêvait de piocher des métaux précieux dans les astéroïdes, en profitant d’un flou juridique dans le droit de l’espace. Planetary Resources a levé des millions auprès d’Eric Schmidt et Larry Page (Google), de James Cameron (le réalisateur) et même de l’Etat du Luxembourg. Car le petit pays se verrait bien champion de l’exploitation minière dans l’espace«Si on prend des minéraux sur un astéroïde, ils nous appartiendront comme appartient au pêcheur ce qu’il pêche dans l’Atlantique. On utilise le vide juridique pour nous développer et être prêts le jour où la législation internationale régira le secteur», n’hésitait pas à fanfaronner l’an dernier Etienne Schneider, vice-premier ministre au Luxembourg. Puis Planetary Resources s’est effondré en 2018, engloutissant avec lui les 12 millions d’euros d’argent public.

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Une Neptune chaude à cœur ouvert

C’est une drôle d’exoplanète qu’on a repérée à 730 années-lumière d’ici : elle fait le tour de son étoile en 18 heures à peine, un vrai bolide. L’étoile en question ressemble beaucoup à notre Soleil, mais la comparaison s’arrête là. Car TOI 849 b n’est pas une planète-crevette comme notre petite Mercure qui orbite en circuit serré, mais plutôt un gros calibre, à ranger entre Saturne et Neptune. Le genre de planète géante qu’on s’attend à trouver à bonne distance de son étoile. TOI 849 b «est étrangement proche de son étoile, étant donné sa masse», résume David Armstrong, astrophysicien britannique à l’université de Warwick. «On ne voit habituellement pas de planètes si massives dans une période orbitale si courte.» On a même inventé une expression pour cette région très proche des étoiles où on ne trouve jamais de planètes de taille neptunienne : le désert des Neptune chauds.

Vue d'artiste d'une planète de taille neptunienne orbitant dans le désert des Neptune chauds.

Vue d’artiste d’une planète de taille neptunienne orbitant dans le désert des Neptune chauds. Image Mark Garlick. University of Warwick

Voilà déjà de quoi attirer l’attention des astronomes… et leur faire découvrir qu’il y a plus bizarre encore chez TOI 849 b : elle est lourde mais petite. «La planète est environ 40 fois plus massive que la Terre, mais son rayon fait juste 3,4 fois le nôtre», note Christoph Mordasini, astrophysicien à Berne. Elle est donc très dense. Pour se retrouver avec un tel rapport entre masse et taille, elle doit être rocheuse, riche en fer et en eau, mais pas en gaz légers comme l’hélium et l’hydrogène. «Une si petite quantité d’hydrogène et d’hélium est stupéfiant pour une planète si massive. Avec sa masse, elle aurait dû agréger de grandes quantités de gaz à l’époque de sa formation.»

Scénario possible de formation et d'évolution de TOI-849B.Scénario possible d’évolution de TOI-849B : née il y a 9,5 milliards d’années, elle grossit puis se rapproche de son étoile, gonfle et perd brusquement son gaz, puis continue de se rapprocher. Université de Berne

Conclusion ? Soit TOI 849 b est une géante gazeuse «ratée», qui n’a jamais réussi à former son atmosphère pour une raison mystérieuse. Soit elle a été une géante gazeuse comme celles du système solaire dans sa jeunesse, il y a des milliards d’années. Mais elle a perdu ses couches de gaz entre-temps, arrachées par l’attraction de l’étoile dont elle s’est trop approchée, ou peut-être à la suite d’une collision avec une autre planète. Toujours est-il que TOI 849 b nous expose aujourd’hui son noyau, nu. C’est une grande première en astronomie que révèle cette étude parue dans Nature, car on n’avait encore jamais vu de noyau planétaire à découvert.

Image de là-haut : l’ISS devant le Soleil

Image recomposée avec 6 clichés montrant la station spatiale internationale devant le Soleil, le 24 juin 2020.

Photo Joel Kowsky. Nasa

Il faut bien régler son appareil photo pour immortaliser une cible filant dans le ciel à près de 29 000 kilomètres heure… Le photographe de la Nasa Joel Kowsky a braqué son objectif sur le Soleil mercredi dernier, 24 juin 2020, pour saisir le passage éclair de la station spatiale internationale devant son disque de lumière. Cette image est recomposée à partir de six clichés successifs.

A bord de l’ISS, en ce moment, se trouvent cinq astronautes –  deux Russes et trois Américains, dont ceux arrivés fin mai dans la nouvelle capsule Crew Dragon de SpaceX.

Camille Gévaudan


July 04, 2020 at 03:39PM
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